La collection en 38 œuvres
Un projet scientifique et culturel ambitieux
Une grande attention a été accordée à la présentation et la contextualisation des œuvres de la collection. Pour illustrer cet important travail de documentation, 36 focus avec des repères historiques et documentaires sur les œuvres, leur provenance, leur histoire et leur géographie sont proposés ici.
Vase à boire
Ce vase à boire prestigieux se distingue par sa forme atypique de haut cylindre cintré. Il illustre la qualité technique des fondeurs bamoun, regroupés, au 19e et au 20e siècle, en ateliers sous le monopole du roi.
Plaque figurative
Cette plaque ajourée représente l’Oba Ohen (1329-1366) entouré de deux assistants. Motif récurrent dans l’art edo, ce trio symbolise à la fois le pouvoir de l’Oba sur ses sujets et leur soutien, nécessaire au maintien de son autorité. Il est représenté avec des jambes de silure, qui évoquent sa paralysie, et l’assimilent à Olokun, dieu des eaux salées.
Plaque figurative dite "au Portugais"
Réalisée au 17e siècle, cette plaque figurative au guerrier edo ornait autrefois le palais royal de Bénin. Debout, de face, le guerrier fait de la main droite un geste rituel en l’honneur d’Ogun, le dieu de la guerre. Le casque de style portugais rappelle les relations commerciales entretenues depuis la fin du 15e siècle entre le royaume de Bénin et le Portugal.
Coupe divinatoire agere Ifa
Les coupes agere Ifa sont utilisées lors des rituels de la divination d’Ifa par le devin, babalawo. Cette coupe s’illustre par sa qualité et la préciosité de son matériau. Elle a été réalisée au 17e siècle au royaume d’Owo, renommé pour sa production riche et variée d’ivoires.
Epingle à cheveux
En bois, en os ou en métal, les épingles mangbetu sont plus rarement réalisées en ivoire. Cette épingle effilée terminée par un disque plat se distingue par sa préciosité. La forme de sa tête évoque le disque solaire. Elle était piquée dans l’éventail des coiffures des femmes mangbetu dont le front et la tête artificiellement allongés ont fasciné l’Occident dès la fin du 19e siècle.
Poupées de fécondité
Les poupées de fécondité ont pour rôle de protéger de la stérilité en symbolisant l’enfant à venir. Sous les nombreuses parures, le corps géométrique évoque un enfant que la mère en devenir doit porter à la manière d’un bébé. Le genre de la poupée – et de l’enfant souhaité, est indiqué par la présence ou l’absence d’une chevelure.
Instrument à friction malagan
On ne conserve qu’une cinquantaine d’exemplaires de cet instrument de musique. Utilisé dans le cadre de cérémonies funèbres malagan, il est transmis de génération en génération. Ses formes, inspirées du vivant, permettent de moduler par friction de la main des sons aigus, semblables aux cris d’un oiseau et associés à la voix des défunts.
Olifant Bamoun
L’éléphant et le crocodile sont tous deux des symboles de puissance associés à la figure du fon (roi). La préciosité de l’ivoire et l’iconographie de cet oliphant souligne ce lien entre le fon et ces deux animaux. L’oliphant est utilisé lors de l’avènement d’un nouveau fon, en cas de guerre, ou lors des cérémonies religieuses.
Siège de prestige, iri ou no‘onga
Sculpté dans un seul bloc de bois, ce tabouret est en Polynésie un objet de prestige associé au pouvoir politique et spirituel. Il protège les personnages de haut rang du contact du sol, et participe à manifester l’ascendance divine et le statut des chefs par rapport au reste de la communauté des hommes.
Statue masculine asie usu Baoulé
Cette statue masculine tient ses mains de part et d’autre du nombril en un geste qui évoque la bienvenue et le respect. Les statues asie usu servent de réceptacles aux esprits souhaitant entrer en contact avec le monde des humains. Ces esprits, très laids, ne se lient qu’aux statues ayant les qualités esthétiques qui leur conviennent.
Statue masculine assise asie usu
Les statues asie usu servent de réceptacle aux esprits de la nature souhaitant entrer en contact avec le monde des humains. Représenté assis sur un siège d’apparat, ce personnage masculin soigneusement coiffé et à la barbe tressée affirme l’opulence de son statut social.
Statuette féminine Lwena ou Tshokwé
Cette statuette féminine raffinée à la coiffure en calotte gaufrée et aux lobes quadrillés, sculptés avec finesse, est l’œuvre d’un sculpteur professionnel. Si l’orifice percé dans la tête permet d’affirmer qu’elle était utilisée dans le cadre de rituels, la nature du culte auquel elle était destinée reste indéterminée.
Statue féminine Senoufo
Cette statue féminine est représentée debout, les bras le long du corps, les pieds de part et d’autre d’une base conique. Les statues-pilons doogele servaient à scander les professions funéraires. Sa taille importante l’apparente aux statues poro pya, gardiennes des rites des sociétés d’initiation masculines poro.
Statue hermaphrodite
Figure aux bras levés, dotée de seins et d’un sexe masculin, cette statue hermaphrodite interroge par son ambivalence sexuelle la séparation des genres. La différenciation sexuelle n’est effective qu’après l’excision et la circoncision. La posture bras levés vers le ciel pour appeler la pluie est un trait commun entre la statuaire tellem et dogon.
Gardien de reliquaire eyema-byeri
Les gardiens de reliquaire eyema-byeri sont représentés le plus souvent en pied et très rarement en buste ou sous la forme d’une tête. Ils sont placés au-dessus de paniers-reliquaires contenant les restes des ancêtres les plus importants du lignage. Les gardiens de reliquaire faisaient l’objet d’offrandes régulières afin de favoriser la communication avec les ancêtres.
Statue féminine Tshokwé
Cette statue féminine exécute le geste taci, associé à la figure du chef. Dans la statuaire tshokwé dite « du pays d’origine » (18e-19e siècle), les représentations de femmes associées au pouvoir sont très rares. Cette figure féminine représente sans doute une Reine Mère ou la légendaire princesse Lueji.
Statuette féminine Turka
Les productions des différentes populations de la région du Sud-Ouest de l’actuel Burkina Faso présentent de nombreuses similitudes, ce qui rend difficile la provenance de cette statuette féminine, probablement utilisée dans un contexte divinatoire. La géométrie de ses volumes et la figuration des scarifications permettent de l’attribuer au style turka.
Gardien de reliquaire boho-na-bwete
De l’est du Gabon jusqu’au Congo, les populations kota réalisent des gardiens de reliquaires boho-n-bwete aux styles très variés. Placés sur des paniers en vannerie qui contiennent les reliques des ancêtres les plus illustres de la lignée, les gardiens de reliquaires participent aux culte des ancêtres et assistent aux différents rituels de consultation entourant ces reliques.
Statue féminine agenouillée
La posture agenouillée de cette statuette dege reproduit l’attitude des femmes dogon lors des enterrements et évoque le respect aux ancêtres. La coupelle sculptée sur la tête de la statuette permet le dépôt d’offrandes et de sacrifices afin de favoriser la circulation du nyama qui anime les êtres vivants.
Maternité
Cette maternité dege représente une figure féminine portant un enfant dans son dos, les seins évoquant la poitrine d’une femme ayant déjà allaité. Propriétés des associations féminines, ces maternités utilisées pour l’initiation des jeunes filles avaient également pour rôle de garantir la fertilité et de protéger les femmes durant la grossesse et l’accouchement.
LA GALERIE CONÇUE PAR JEAN NOUVEL
Le nouvel espace d'exposition permanente conçu par l'architecte Jean Nouvel permet une approche intime et privilégiée de la collection.
UNE COLLECTION DE RÉFÉRENCE
Marc Ladreit de Lacharrière a constitué une collection d'œuvres africaines et océaniennes d'une ampleur et d'une qualité exceptionnelles.
A DÉCOUVRIR
L’exposition permanente du musée du quai Branly présente environ 3500 œuvres réparties par zones géographiques : Océanie, Asie, Afrique et Amériques. Le parcours suit une allée centrale conçue à l'image d’une rivière, illustrant à la fois l'originalité des civilisations et leurs contacts.